mercredi 17 septembre 2008

Le sens de la vie



L'intérim, c'est un monde de loups. C'est pire qu'un monde de loups. C'est un monde, où les loups ne vous rappellent pas au téléphone.


Imaginez une fourmilière d'homme. Vous êtes un pion. Vous êtes une cellule d'une structure plus grande qui pense à votre place. Il est une heure du matin et vous êtes là, dans cet immense loft pour cartons. Vous ne réfléchissez plus, tout est organisé pour effacer la réflexion et automatiser le comportement.

C'est la négation de la pensée a son paroxysme.

Tout se déroule comme un rêve, ou machinalement vous vous déplacez. Pour chaque action, il y a une règle, il n'y a pas de choix, vous rentrez dans un moule que l'on a construit pour vous. Laissez vous faire et tout ira bien. Réfléchir vous encombre plus qu'autre chose. Et c'est vrai que c'est apaisant, cette sensation d'être totalement déresponsabilisé. On s'échappe, on part, on s'oublie, le corps agit mais le cerveau est ailleurs. Vous êtes dans un autre monde, c'est l'abstraction totale, vous perdez pendant 8 heures ce qui fait de vous un homme.

L'émotionnel prend totalement le dessus, les pulsions fusionnent. Vous êtes énervé, vous êtes fort, vous êtes un homme. Tout n'est que virilité, que puissance masculine. Lâcher prise serait une faiblesse. Vous êtes dans un combat, une intimidation perpétuelle pour exister. On ne dit pas "pardon" mais "attention a toi", pas de "merci" mais "c'est bon". Pas de "s'il te plaît" mais de l'impératif a toutes les phrases. On ne pose pas non plus de questions, on affirme.

On hurle pour appeler, on critique pour critiquer, on s'engueule pour exister, on se fout sur la gueule, parce qu'on a passé une mauvaise journée.

Vous n'avez que des chefs, des petits chefs, des grands chefs, des vrais, des chiants, des cons mais ils sont tous chefs et vous donnent tous des ordres.

Vous êtes une victime d'une société qui n'a besoin de vous qu'a travers la capacité que pourrait avoir un animal. Vous êtes un pantin remplaçable et corvéable à merci. Vous êtes pris au piège d'une société qui vous utilise tout en vous avilissant.

Vous êtes intérimaire, vous êtes moi, et croyez moi, vous êtes perdu. Mais vous n'êtes là que pour un mois, alors pas de plaintes.

Lui est ouvrier. Lui a besoin de manger. Lui n'a que ça. Il est là, perdu, mais n'en sortira pas. Et il a plus besoin de cette entreprise qu'elle n'a besoin de lui. Il n'a pas choisi ça, il n'en a pas non plus envie. Il ne se plaint pas, il n'est pas malheureux non plus , mais on fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie et puis il n'y a pas de sous métier. Chacun à sa place. Il devait pas être fait pour l'école. Il a sans doute été un peu fainéant. Ou bien même il est un peu simple. Il est forcement responsable de sa situation.

Ou alors il n'a pas eu les même chances que les autres au départ, ou alors il n'a pas rencontré les bonnes personnes. Il a peut être trébuché à un moment de sa vie sans que personne ne le relève.

Pour moi l'homme ne maîtrise pas tout dans sa vie, et sa situation est plus souvent lié a l'environnement dans lequel il a évolué qu'a son mérite personnel.

Je vais pas vous faire un topo sur les statistiques de reproduction des classes sociales mais il est clair, que l'on n'est pas égaux, dans la naissance comme dans la vie. La part de mérite que j'ai dans ma vie est bien infime comparée à celle de chance. Le "Self made man" n'existe pas, tout nos caractéristiques personnelles sont fonction de l'environnement dans lequel on vie.

"Il n'y a pas de sous métier"

Non mais vous vous entendez quand vous dites ça. Toute l'hypocrisie de cette phrase. Vous croyez que c'est le choix qui amène a faire ouvrier à la chaîne. Bien sûr qu'il y a des sous métiers, il y a même du racisme, de la haine ...
Il n'est, de nos jours, plus a prouver l'existence du désintéressement humain, de l'altruisme, de l'empathie et des licornes.
On ne vie pas dans un bon petit monde, ou tout le monde est gentil et bienveillant. Pourquoi cette naïveté complaisante dans la bouche des adultes pour parler aux enfants "il n'y a pas de sous métier chéri mais fait quand même médecin, on sait jamais". Ou mieux "il n'y a pas de sous métier chéri tu verra balayeur c'est super, tu vas faire carrière "

L'école, ou l'art de légitimer la place de chacun dans la société.

La société vous place à un endroit et vous fait croire que vous l'avez choisi, "il n'y a pas de sous métier" ressemblerait alors à la phrase phare de la propagande scolaire.


Alors on se réveille un mois plus tard, le monde n'est pas juste et ce genre d'expérience vous a passé l'envie de vous plaindre pour toute une vie. Mais ça va, on est heureux ... bien sûr qu'on est heureux, on est en vie.


«L’homme exploite l’homme et parfois c’est le contraire.» Woody Allen

mardi 16 septembre 2008

Prise de conscience

Faut-il être choqué pour ouvrir les yeux ?

Si je prend mon idée de départ, qui est que l'homme et uniquement centré sur lui même et que son action est poussée par des intérêts égocentrés, alors son changement, son apprentissage ne survient que lorsqu'il est touché personnellement par une situation ou par un problème.

Le changement, c'est l'inconnu. L'apprentissage, c'est prendre un risque. C'est perdre un peu, pour gagner plus. La difficulté réside dans le fait qu'il faut accepter de déstabiliser un temps le système pour obtenir une progression. Pour changer il faut donc avoir une motivation plus importante que cette difficulté. Et la motivation première de l'homme, c'est lui même.

J'écoute et j'oublie, je vois et je me souviens, je fais et je comprends.

L'apprentissage se fait donc principalement par expérimentation. C'est le fait de vivre et de ressentir qui me permet de prendre conscience. Le fait de savoir implique moins le changement que le fait d'expérimenter.

"L'expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs." Oscar Wilde

Le principal problème, c'est que l'on ne peut expérimenter la mort, (ou alors si, il paraîtrait qu'il y en a un, mais c'était il y a longtemps et depuis on a plus de nouvelles que par des "on dit", c'est pas très fiable). La prise de conscience devient alors assez dure a réalisée, dans le sens ou l'on ne peut pas faire vivre un telle expérience. Toujours est il que la procuration reste possible.



L'homme peut être touché a travers ses semblables. L'homme qui voit l'autre mourir est touché à travers le vécu de sa propre mort. On est pas touché par les gens de manière altruiste, on est touché a travers soi.
La confrontation a l'environnement implique directement l'individu, le touche dans sa personne, et c'est en ce sens que son action est efficace pour que les gens changent. C'est parce que ma personne "je" est confrontée à une situation que cela implique une réponse, un action mais aussi une possibilité d'erreur et ensuite une conclusion.

Ces leçons que l'on tire de nos erreurs personnelles sont a l'origine de nos changements, puisque c'est nous qui avons le contrôle et la compréhension de nos actions.

Je suis bien plus intéressé par ce qui m'arrive a moi, ma famille et mes amis proches que par ce qui peut arriver aux autres (c'est une des condition même de la survie animale se retrouvant dans la nature - Je n'aime pas mon prochain sans le connaître, cela n'a aucune cohérence)

L'empathie est une vertu publique obligée alors que l'indifférence est un vice privé.

Et au moment où je m'intéresse au sort de l'autre, je ne le fait qu'a travers moi. L'empathie n'est qu'un ressentie en miroir des émotions et des sentiments d'une autre personne. Et même si elle existe, elle n'en reste pas moins un phénomène humain qui s'efface quand l'instabilité de la vie menace la survie et que le pré requis animal ressurgi.



Finalement l'homme est différent de l'animal, non pas dans le sens de modifications mais d'ajouts. Ils a tout le comportement animal, plus ces caractéristiques humaines, dut a sa capacité a contrôle sa vie et a assurer sa survie. Il suffit de retirer a l'homme, ça capacité a maîtriser son environnement, sa vie, pour qu'il perde ses caractéristiques humaines et retrouves les pré requis animaux en liens avec sa survis. Malgré la capacité de l'homme a construire une société avec un cadre pseudo objectif (règles - lois) , il n'en reste pas moins victime de ses pulsions et de ces émotions. Le rationnel est effacé par l'émotionnel.

L'humanité, ce n'est pas : "Ce que l'homme fait, aucun animal ne l'aurait fait", c'est : "L'homme a refusé ce que voulait en lui la bête ." André Malraux

Et la bête peut ressurgir, la bête ressurgi même souvent.

Dans l'expérimentation, c'est l'individu qui vie, qui ressent, qui juge et qui est a l'initiative des ces choix, la compréhension et l'implication augmente à mesure que l'individu est maître de ses choix et les éprouve personnellement. Tout l'art de l'éducation résiderai alors dans le compromis entre l'expérimentation du savoir et son inculcation.

La motivation est la pour moi le premier paramètre de l'apprentissage, elle le conditionne. Et la première motivation de l'homme c'est lui. S'il est choqué, il est impliqué, a travers le choc il expérimente.

Donc oui , je pense que montrer la réalité, kit a choquer, permet la prise conscience.






La question qui reste en suspant, c'est qu'ai-je, qu'avez-vous ou qu'avons nous de plus, pour nous permettre de faire prendre conscience?

La vérité ...

La raison ...

Le recul ...

Le savoir ...

L'expérience ...

La foi ...

Qui est on finalement pour dire aux autres quoi penser?

Et alors, quel nom donner a cette transmission, apprentissage, éducation, manipulation, aliénation, conditionnement.







lundi 15 septembre 2008

Théorie sur la destruction de la nature et du bien commun




Wonderful Nature of Earth - Kamigami no uta


La perception traditionnelle de la nature, s'approche de la vénération. A cette époque, on est dans une sacralisation de la nature du au fait qu'elle est une énigme pour les hommes. L'homme ne connaît pas son fonctionnement et de par cette méconnaissance naît une crainte mais aussi une admiration de la nature. Tout le monde l'accepte et la respecte telle qu'elle est, avec la conviction que sa puissance est bien trop importante pour la changer. Il faut donc s'accorder avec elle et même se plier a elle. La vénération de l'homme pour la nature, les animaux, les phénomène météorologiques est universelle. Dans toutes les sociétés primitives on retrouve la nature élevée au rang des Dieux avec un pouvoir de vie et de mort sur les hommes. Fautes de maîtrise, l'homme craint et vénère la nature, elle peut a tout moment, par caprice, être leur pire cauchemar comme leur meilleur rêve.

Depuis un siècle, avec l'évolution de l'homme et le développement des sciences, l'inconnu de la nature a progressivement disparu. L'homme a réussi a maîtriser une grande partie du monde en l'expliquant. Ce qui nous amène à la vision moderne de la nature, celle ci est perçue comme une ressource que l'homme s'emploie à maîtriser et a exploiter. On est dans une logique de rentabilité, où l'exploitation de la nature sa fait de manière quantitative comme une marchandise.

La faune, la flore, l'eau, la santé, les gènes humains, le bien commun, les énergies naturelles, les connaissances anciennes et nouvelles, plus rien aujourd'hui ne semble vouloir échapper au destin de marchandise. L'homme s'évertue a réduire la nature en élément exploitable (financièrement).

Et au delà de cette marchandisation, il y a aussi la privatisation de tout les domaines communs aux hommes. Un jour viendra où l'on ne pourra plus faire un pas sans payer un droit d'accès (plages, montagnes, ...) .

Au final, c'est quand même impressionnant voir avec quelle ardeur l'homme scie la branche sur laquelle il est assis et essaye d'empêcher les autre de s'y asseoir (ou le leur fait payer).

Jusqu'où va t on aller dans la marchandisation de la nature ?

Comment lutter contre cette soumission du monde aux intérêts privés?
(Monsanto - OGM)

Face a la voracité de capitalisme libéral, quel sera l'avenir de nos sociétés, et qu'adviendra
t-il de la notion de bien commun qui est une des conditions de la vie en société? Le marché peut-il être garant du bien commun?



Sauves la planète, manges un homme.

dimanche 14 septembre 2008

Tout le monde ment. - Dr House MD


Topo vite fait : Gregory House n'a qu'un inlassable but, atteindre l'objectivité la plus totale et faire disparaître toute émotions de son actions.

Topo pas vite fait : Il supprime le ressentie, le subjectif, qui sont pour lui un frein, et ne s'attache qu'a obtenir un vision objective du monde et des hommes. C'est grâce à se recul extrême qu'il essaye d'atteindre son but final, son job, résoudre des cas et sauver des vie.


Son personnage est créé comme une tentative de l'idéal humain, l'homme qui n'aurai plus de faiblesses et donc plus besoin des autres. Et au fur et a mesure de la découverte du personnage, on perçoit sa limite , on perçoit son aberration. La tentative veine de créer un homme plus fort que son propre "être" que sa propre humanité.

Il sait quoi attendre de l'humanité mais surtout quoi ne pas en attendre. Il n'est pas blasé, il est réaliste. Sa particularité, c'est que lui est capable de traduire ses idées en actes et donc de réellement nier les émotions et agir en conséquence. Il dépasse son coté humain, qui l'oblige a ressentir. Et dépasse par la même occasion la norme. Il nous defrustre en quelque sorte, nous le bon petit gens obligé d'être normé.


Il est donc incompris mais admiré. Détesté mais respecté.

House est un héros. Il y en a qui ont Spider man , d'autre Rocky, d'autre encore Vincent Mc Doom, moi c'est House. Et comme tout les héros, il n'existe pas. Il incarne simplement une volonté irréalisable, une frustration éternelle.

Pour Kipling, Gregory House est un homme ("Tu seras un homme mon fils"), pour moi il est un surhomme. Certain veulent voler, d'autre être transparent, moi je veut l'objectivité totale sans la privation des émotions. (En fait je veux pas le beurre, je veux être le patron de la crémerie)

samedi 13 septembre 2008

Dilèmes, paradoxes et compromis


Et de trois.

Celui là est un peu plus perso.

Je rassure les gens qui ne me lisent pas, je ne vais pas raconter ma vie.

Non ça serai plutôt ma vision du monde et des hommes. Ça sera certainement moins marrant que "You Inecko Motion", sans doute un peu plus profond et plus sérieux et ennuyeux (j'espère pas mais bon).


J'ai séparer les blog pour ne pas choquer, l'humour ne va pas trop avec les conceptions radicales ou l'actualité choquante. Il y a des endroits pour se marrer et d'autre pour être sérieux. Mélanger les deux n'est pas genant pour moi mais ca peut l'etre pour d'autre, alors par respect pour ses autres ...



"Le plaisir qu'on éprouve à parler de soi-même est rarement partagé" Jules Petit-Senn